
La lacto-fermentation, le fameux process de conservation des aliments dont on vous parle souvent, nous lie à l’humanité entière, car elle est pratiquée par tous les peuples depuis la nuit des temps. Elle est aussi une métaphore de la transformation positive. Son activité sur les microbes pathogènes nous transporte jusqu’à nos origines, dans le fameux bouillon de culture.
De la même manière, Babacar nous montre l’universalité du yoga, qui n’appartient à personne, dont on retrouve des traces de pratique sur tous les continents, et en Afrique aussi, car il est simplement «inscrits dans l’ADN des vivants».
Dans sa recherche de l’origine du yoga, il révèle que l’évolution du monde sur terre, du passage de la vie animale à l’humain, lorsque ce dernier se redresse, qu’il passe à la verticalité, les bras en chandelier pour attesté de son rapport au divin, est la grande Aventure du vivant avec un grand A, celle qui va vers plus de conscience, qui chemine vers une plus grande unité, vers la méditation, qui serait notre véritable nature. Celle-ci passe par la maîtrise de la respiration, car le souffle, l’inspir et l’expir, animent toute posture, comme le souligne également Cyrus.
Ici, on ne parle pas d’hier ni d’anthrocentrisme. Les racines ne sont pas le passé, mais le présent sans cesse en train de se construire. Il y a quelque chose qui dépasse physiquement la matière, les continents, la terre, le cosmos, la nature… et à la fois les contient tous et les intègre : c’est l’Esprit, l’union, l’Un, le divin, jamais opposé au multiple (comme chez Plotin). L’Esprit et la nature ne sont plus différenciés. L’Esprit se connaît dans le silence. C’est là que l’on arrive à l’indicible, au vide du tao, celui du débutant, au vrai silence qui est le dépassement de la pensée, selon Babacar, et le yoga, «libre de mots» comme l’écrit François dans sa chronique.
Ken Wilber, qui sort en français un livre éminament réflexif de 800 pages, le dit à sa manière : «la réflexion comme une fin en soi devient «une maladie spirituelle». Pour s’en prémunir, écoutons les conseils avisés de nutrition de Clémence, apprécions les tapis tissés main en Inde du Sud par Mahola, qui là aussi font revivre une tradition qui n’a pas d’âge.
N’hésitons pas à changer d’avis comme le suggère Marie-Laurence.
Un tigre ne proclame pas sa tigritude.
Il bondit sur sa proie et la dévore.
Wole Soyinka
C’est là aussi l’art de votre Journal, d’assumer les paradoxes au travers de ses voix multiples.
À propos, ne pensez-vous pas que le principal problème de Gaia, n’est pas la pollution extérieure, mais le développement intérieur, qui seul pourrait mettre fin à la pollution extérieure !?
Je ne sais pas où en sont les astres, mais l’année commence fort, que l’on vous souhaite heureuse. ■ RC