« Être bien accordé.
Ne pas jouer plus vite qu’on ne peut entendre »
Parole d’un musicien, rapportée par Marie-Madeleine.
Comment se fait-il que ce soit bien meilleur (2 ou 3 fois au moins !) lorsqu’on le fait soi-même ? Avec coeur ? Comme ramasser des coquillages au bord de l’eau, des ceps sous les bois de hêtres, cueillir de la reine des prés dans le tourbières en Auvergne, ou lorsque l’on fait soi-même sécher des tomates ou fermenter son chou ?
La chose peut paraître simple à comprendre : lorsque le corps conscient et joyeux participe, il entre en résonance avec son environnement, son écoute fait vibrer, sans rien attendre de plus.
Driss Benzouine nous le dit à sa manière lorsqu’il parle du soufisme : plus on se rapproche de son coeur, plus on se rapproche de son axe. Ou encore :
le centre de la personne, c’est le centre de l’univers.
Dans l’auto-guérison, il en va de même, il faut le faire soi-même, s’auto-accompagner. Bien que, nous dit Marie Lise Labonté dans cas, il n’y a rien à faire ! Juste apprivoiser sa douleur, son corps et se mettre à son écoute avec douceur. Aller plus loin que la maladie physique, la traverser et toucher, celle, plus secrète, émotionnelle et mentale.
D’abord respirer, du nez au périnée selon Bernadette de Gasquet.
C’est incroyable mais tout nous ramène au yoga. Non pas cette boîte à outil bien pratique que l’on peut emmener en voyage, où l’on pratique les mêmes postures sous toutes les latitudes. Non, quelque chose d’infiniment plus subtil, qui touche au fond paradoxal de la vie même, qui est au delà de l’échec et de la réussite, du bien et de la perte, de la défaite ou de la victoire, nous dit Alain Porte. On sait que le silence en soi est propice pour toucher du doigt l’éternité, ce qui est au-delà des mots d’Emily Dickinson.
Pour elle l’Océan s’ouvre, là où nous ne voyons que Jardin.
Il ne faudrait pas séparer être et être, périssable et impérissable.
Il n’y plus d’opposition entre matériel et spirituel nous dit Eric Baret. La clé du yoga serait donc là, dans l’intensité de la vie au quotidien. Krishna nous le recommande dans la Bhagavad Gîta, nous invitant à assumer les deux polarités, «égalité d’’âme» ou équanimité et «habileté dans les actes», action et non action ; autant dire entre ciel et terre ou entre yin, la réceptivité et yang, l’action. Serions-nous tous des bi-polaires ?
Mais revenons au soufisme qui nous fait tournoyer pour ne pas perdre le nord, qui ose le mouvement pour retrouver l’immobilité. Revenons au corps qui se nourrit, et suivons Clémence Catz (qui rejoint le JdY)* pour un bon Kichari.
Ce soir, on le fait soi-même, puisque c’est 3 fois meilleur ! ■ RC
* Jessie Laverton nous a accompagné pendant 27 n° du JdY avec sa délicieuse chronique «Se nourrir». Qu’elle en soit remercié. www.integraldetox.com