Édito

Sa vraie nature

Savez-vous comment reconnaît-on un maître d’un disciple ? Les deux marchent sur le même chemin, l’un sent plus les cailloux que l’autre ! Vous vous demanderez peut-être lequel ?

Par

Il y a seulement des gens qui cheminent (voir p. 5).
parfois ensemble, parfois seul. Lorsque Thoreau « s’ouvre à la vie » et s’installe à Walden en 1845, à 28 ans, la nature devient son maître, son compagnon de route.
Dans la forêt au bord d’un étang, il restera 2 ans 2 mois et 2 jours, en complète symphonie avec les arbres, les oiseaux, les saisons, le bruissement des étoiles. Cette solitude des bois est propice à « l’archéologie de la vie intérieure». Il vibre. Il a emporté avec lui la Bhagavad Gîta et d’autres livres. En ce XIXe siècle, le monde change  déjà vite. Farouchement engagé, abolitionniste déterminé en ce qui concerne l’esclavage, questionnant la technologie et l’urbanisation à New York, il sera celui qui a l’intuition de la « désobéissance civile » dont s’inspireront Gandhi, Martin Luther King et plus près de nous, Vandana Shiva, l’écoféministe indienne. C’est cette union à la vie dans son « totum » qui nous impressionne, ce choix de la simplicité qui rime avec liberté et fait de Thoreau un Yogi (voir dossier p. 18-21), presque un héros (vira). N’est-ce pas encore lui qui dit « s’asseoir sur un potiron plutôt que sur un coussin de velours » (Walden) ;
une idée que ne démentirait pas Pump’Skin (voir p. 9) ! Le chou Kale ou la patate douce pourrait alors s’inviter à cette petite fête légumière et de saison (voir p. 14).

« Pour l’homme en chemin vers sa vraie nature,
tout commence par une expérience.
Cette expérience n’est ni orientale ni occidentale,ni bouddhiste ni chrétienne.
Elle est un bien commun de l’homme.
Il s’agit de l’expérience d’être au cours de laquelle
l’homme est touché par le grand étonnement. »
Karlfried Graf. Dürckheim

Il y a des mots comme cela qui vibrent, que l’on a envie d’enfiler comme des perles ou d’en tirer les fils pour tisser un autre monde, sacré celui-là, moins néfaste : pas de côté, sobriété, forêt, féminin, silence, engagement, regard, poésie…

Au départ, il y a cette émotion que l’on nomme l’émerveillement, cette faculté à s’étonner simple qui touche au sacré (voir la rencontre p 6-8). Et si le « pardon » avait à voir avec la tendresse et la beauté, une expérience qui nous élève (voir tradition p. 24-26) et nous aide sûrement à « réparer le tissu du monde déchiré » ! (voir p. 32).
Promis, demain je me lève de bonheur ! C’est ce que l’on vous souhaite pour cette nouvelle année. ■ RC

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