Édito

Les deux points de vue

Voici l’âge de la maturité pour le Journal du Yoga. Pour fêter ses 23 ans d’existence, il prend ses aises, de l’espace et du temps. Merci, chère lectrice et cher lecteur, de partager avec nous l’expérience de cette nouvelle version.
Votre point de vue est bienvenu.

Par

Vous savez, il y a le regard du haut, celui que l’on porte sur le monde, du haut de la voie lactée. Il rappelle à l’homme qu’il fait partie d’un cosmos par rapport auquel les choses humaines sont des points infinitésimaux. Dans cette perspective, les guerres par exemple deviennent ridicules ou inéluctables, comme des combats de fourmis, et les richesses vaines ou vanité. N’est-ce pas ce « point de vue de Sirius » qui rend le Mahabharata si universel, où les hommes et les dieux se côtoient et s’aident mutuellement. Voir la vie en termes énergétiques est aussi une manière de porter son regard plus loin, plus désintéressé. Ainsi lorsque la pratique s’accorde au rythme des saisons  ou lorsque Jessie nous demande de vérifier qu’un aliment a une bonne influence sur notre énergie vitale , on dépasse le point de vue individuel, partiel et partial. De même, lorsque l’on enquête sur le fonctionnement des « plateformes yoga » . Prendre du recul, permet de comprendre la dérive commerciale inhérente à l’économie même du Web, où les algorithmes et la course au click peuvent abîmer les artisans que nous sommes jusqu’au yoga lui-même. Le web nous renvoie à notre solitude, loin de toute solidarité. Il faut garder la tête froide, et le cœur au chaud !

« Ce qui est important pour l’être humain c’est découvrir son silence intérieur. » E.B.

Il y a un deuxième point de vue, basé sur la vue rapprochée pourrait-on dire, sur la concentration, sur le présent, qui nous permet de reconnaître le jaillissement qui nous plonge parfois dans l’étonnement ou l’émerveillement de l’instant. Il s’agit, la plupart du temps, d’attention. Ainsi de ces femmes en difficulté qui, sur le tard, réapprennent l’art du Kalamkari, celui du geste juste et s’y adonnent avec patience. « Il n’y a pas d’amateurs dans les arts traditionnels parce que ce sont des passionnés » nous dit Éric Baret. Lorsqu’André Van Lysebeth parle de méditation, il nous invite à nous accorder aux rythmes cardiaque et respiratoire dans la vie de tous les jours ; il nous propose d’être en phase et non pas à contretemps d’un ordre qu’il dit cosmique,

Ces deux points de vue, proche et lointain, sont aussi des exercices spirituels. C’est dans cette alternance, ce balancement entre témoignages et réflexion, de ces deux manières de regarder le monde, sans concession non plus, engagée et avec curiosité, que nous traçons la ligne éditoriale du Journal du Yoga.

Nous inaugurons donc avec ce numéro de rentrée, le nouveau format de 32 pages et le rythme bimestriel. Le papier est un petit peu plus léger et plus écologique ! Rien ne change pour les abonnés, si l’on peut dire, sinon que vous recevrez désormais le Journal un mois sur deux, les mois impairs, 6 numéros par an au lieu de 11 dans votre boîte aux lettres ou sur votre compte en ligne. Nous espérons que vous apprécierez la densité d’un double numéro. Merci encore de votre fidélité.

Bonne rentrée.

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AY&A