Le seul vrai propos du yoga, sous ses formes variées, est de s’ouvrir à la vie. Mais à quelle vie et comment ? Le Tantra répond : à la grande Vie, infusée du Souffle universel, que l’on goûte en se dégageant des limites étroites qui enferment et recroquevillent les ailes de l’âme. Quel bonheur, en effet, d’aspirer à ce qui nous dépasse, à l’inconnaissable, à l’infini ! Est-il vraiment possible d’entendre en nous-même les résonances de cet infini ?
Astrolabe
Imaginons que nous sommes un astrolabe ou un instrument de musique, entrant en vibration lorsqu’il est bien accordé, sans parasitage. C’est exactement l’intuition du Tantra, qui imagine le corps-souffle-conscience comme une trame vibratoire tissée de lettres-sons, akṣara. Les 50 lettres de l’alphabet sanskrit forment des mantra-semences, bīja-mantra, en résonance avec la structure cachée du réel. Les diverses pratiques, āsana… prennent alors une dimension cosmique. Leur rôle consiste à dissoudre les obstacles qui empêchent l’éclosion, dans le corps-instrument, de cette musique née de l’infini.