Si l’émerveillement est l’émotion liée au sacré, il est aussi le signe de la présence à ce qui vit là. Mais laissons Colette Poggi, docteur en philosophie, indianiste et sanskritiste nous conter le cheminement du « yogi des bois »* et combien il incarne pour elle l’esprit du yoga, à la lettre.
Illustration ©Emilie Poggi
Au milieu du XIXe siècle, dans une petite ville du Massachusetts, le cœur d’un jeune étudiant, David Henry Thoreau, frémit de bonheur à l’idée de vivre au cœur de la nature sauvage. Pas pour chasser, ni pour expérimenter la survie. Il aspire à devenir conscient de soi, à regarder en transparence la réalité ;
or un tel objectif forme l’essence de la philosophie indienne, et, bien sûr, du yoga.
S’accorder du temps pour se rencontrer soi-même, parvenir aux racines de son être et de l’immensité cosmique, c’est cela, pour lui, vivre en yogi. Car il vient de découvrir la Bhagavad Gîtâ grâce à son ami, Ralph Waldo Emerson, qui
