Édito

Un yoga authentique…

Renaud Cellier

Ça fait rêver ! au départ il y a le OM, il y a une lignée. Un maître qui transmet la lumière reconnu par tous les maîtres. Il y a une cérémonie, un rituel d’intronisation, une plongée dans l’eau sacrée… qui donne l’investiture à l’enseignant.

Aujourd’hui, vous recevez votre diplôme par mail. L’enseignement du yoga en France est une activité non réglementée, devenue concurrentielle. Il y a bien sûr le pressentiment que ce qui est difficile à transmettre, la spiritualité, se situe au-delà du commerce. En Occident, il y a une vraie difficulté à passer à une culture du spirituel. Cela fait sans doute la différence entre la tradition et la modernité, plus utilitariste, moins intériorisée. Et pourtant, nous parlons tous la yoga langue !
Ayu Yoga School, jeune école de yoga, en témoigne. Manon pense que la spiritualité ne rentre pas dans le cadre de son projet d’enseignement, sinon dans son contexte historique. Les nouvelles formations, hors les Fédérations, abordent le yoga davantage dans son rôle psychosocial (Voir l’électron libre), de santé (voir le DU de Nancy) et d’accompagnement dans un monde dispersé et anxiogène. Mais chacun vient faire du yoga avec une idée particulière, une histoire personnelle, mais lorsque la santé du dos par exemple est résolue, il continue à pratiquer. Ce sont des portes ouvertes, que chacun vient traverser à son rythme. Respect et indulgence. La valeur de ces enseignants passeurs, de ces éducateurs est inestimable. À chacun son yoga (voir yoga inclusif). D’ailleurs, en Occident, le yoga gymnique et le yoga traditionnel s’empruntent mutuellement.
S’engager pour 4 ans et 500 heures pour devenir enseignant participe aussi d’un imaginaire de réalisation, de complétude. C’est ce que préconise le nouveau syndicat des professionnels de yoga (SNPY) que nous avons voulu fêter en cette rentrée. Il réunit 9 fédérations historiques avec le projet de faire reconnaître le métier d’enseignant d’un yoga « authentique » auprès des pouvoirs publics. (voir le dossier). Il semble que l’État n’aime pas beaucoup le mot « yoga », qu’il entend comme une appropriation culturelle venue d’Inde ! Il y a une limite et sûrement un problème sémantique… à vouloir normer, cadrer et nommer ce que doit être le yoga. C’est pourquoi il est si difficile de créer l’union dans ce monde. Il faudrait prendre conscience que le yoga est une science, non pas une neuroscience, – souvent placée au sommet de la pyramide-, mais une science du vivant, de la vie et de la mort, dans son rapport au tout, au Brahman, à l’ineffable, au cosmos. On sait qu’être avec soi-même, avec les autres, libre est un combat de toute une vie.

En résumé : Si vous lisez ce Journal, si vous vous intéressez au yoga vous êtes un chercheur, une chercheuse. Vous questionnez les enjeux de la liberté personnelle ; agir en correspondance avec qui vous êtes vraiment est important pour vous ; Vous voulez comprendre le sens de la vie, et vous avez le pressentiment que la réponse est à l’intérieur de vous ; sortir de l’océan des conditionnements physiologiques, émotifs, karmiques, de l’espèce comme du mental collectif, est ce que vous appelez votre chemin spirituel de yogi (Voir C. Thikomiroff). Votre exigence personnelle, seule, détermine si vous êtes « moderne », « traditionnel » ou les deux. Et pour vous en convaincre, lisez Shri Anirvan, capable de concilier tous les courants, du Samkya au Tantra, pour peu (beaucoup) qu’il y ait profondeur et intériorité. Bonne pratique.

Découvrez les annonces de cours, stages, séjours ou formations sur www.annuaireduyoga.com.

AY&A


Retrouvez les stages d’été, séjours et formations à venir dans notre dernière édition du Cahier d’été 2025 téléchargeable ICI.

Cahier ETE 2025- JDY262