L’argent n’est pas tabou en Chine. Il se fête, il est réjouissance. Il est même une voie d’accomplissement de l’homme à tout point de vue, mais aussi et avant tout social. Car il ne s’inscrit pas dans le monde de l’avoir, mais dans celui du flux d’énergie, de l’être social et du partage. Il est un lien entre les mondes invisibles et visibles. L’arbre à sapèques ou le crapaud à 3 pattes les réunit tous dans une sorte de pragmatisme spirituel et joyeux. En témoignent les idéogrammes qui portent cet esprit, qui ne sont pas sans évoquer cette approche du yoga qui le définit comme « habileté dans les actes ».
L’enrichissement est d’abord un état d’esprit. Il commence par une autorisation de prospérer que l’on se donne à soi-même si elle ne nous a pas été donnée par nos parents, nos éducateurs ou par la société.
Pour les Chinois, il est profondément légitime de vouloir s’enrichir car l’argent, au même titre que la nourriture, est au service de la vie. Pour ce peuple qui a connu de multiples famines tout au long de ses 4 000 ans d’histoire, l’argent est comme la nourriture : indispensable à la vie. La médecine traditionnelle chinoise considère même que le manque d’argent nuit à la santé ! Pour ces raisons, l’esprit chinois est