Créons des ponts entre ces arts dont le corps est l’instrument sacré. Quels liens secrets existent entre ces deux pratiques ressenties comme si complémentaires dans nos êtres intimes ?
À chaque danse l’envie de yoga est là.
Au début, pour mettre le corps en mouvement et s’échauffer en douceur.
À la fin, pour l’étirer, le relaxer et méditer sur les bienfaits vécus.
Et pendant la danse, l’envie d’arrêt – comme une posture qui ferait virgule ou point d’exclamation – peut aussi surgir.
Plongeons aux racines
Asanas et figures de danse sont imprégnées de ces premières connexions avec les plantes et les animaux, conscientisées avec la nature et établies par les êtres humains. Dans la tradition indienne, Shiva est Nataraja, le dieu de la danse. Il est aussi Adiyogi, le premier yogi.
Du mouvement vers la suspension
Et vice versa. Dans le yoga, le chemin vers la posture est aussi important que la posture elle-même. Dans la danse, comme dans la musique avec le silence, la suspension recèle un trésor expressif et restauratif puissant. La dialectique entre le mouvement et la suspension est la grammaire primordiale.
Souplesse, force, équilibre et énergie
Ce sont les mêmes ingrédients que l’on retrouve au cœur des deux pratiques. En fonction des écoles, leur utilisation sera différente mais la persévérance sera la clé de la progression et de la transformation. Quand Iyengar dit “Mon corps est mon temple, et les asanas mes prières” Gabrielle Roth, fondatrice de la danse des 5 Rythmes, semble lui répondre “Prier, c’est bouger. Prier, c’est offrir nos os et les rendre à la danse. Prier, c’est abandonner tout ce qui nuit au silence intérieur”.
De l’extérieur vers l’intérieur…
Et vice versa. Le yoga nous enseigne une forme d’introspection canalisant les sens jusqu’à l’enstase (Mircea Eliade). La danse, elle, nous invite presque naturellement à aller de notre cœur vers une expression de notre être et l’extase n’est alors pas loin.
Subtile pleine présence et respiration.
Le yoga met l’accent sur la présence à chaque instant, une qualité également cruciale en danse. Être présent aide les pratiquants à être plus réceptifs à leurs mouvements et à ceux des autres. Le souffle est le flux qui vient en soutien.
Pranayama et groove ne puisent-ils pas en fait aux mêmes sources vitales ?
L’incontournable ego
Dans le yoga comme dans la danse, lâcher l’ego, ne serait-ce que quelques instants, est un puissant levier de libération et de créativité renouvelée. Patanjali nous dit “le sentiment de l’ego vient du fait que l’on identifie le spectateur et le spectacle” et Gabrielle Roth en écho “le danseur disparaît ; c’est le dieu qui émerge et c’est le dieu qui danse”
Crédit photo Raphaële Bidault-Waddington
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