En Inde traditionnelle, le guru est celui qui s’est libéré de l’image de lui-même. À ce moment-là, quand une personne est intéressée par la même résonance, quand elle se rend compte que c’est cette image d’elle-même qui la rend malheureuse, elle va voir quelqu’un qui a l’expérience de cette libération : le guru.
Dans le mot guru en sanskrit, on entend la notion de poids. Celui qui va recevoir son enseignement va l’entendre comme important. La culture indienne est basée sur ces transmissions orales d’enseignant à enseigné, et il n’y a pas d’amateur dans les arts traditionnels, parce que ce sont des passionnés qui vont vers un maître de musique, de chant, de sculpture…
Un Guru a deux rôles. Il enseigne les éléments qui facilitent l’expansion de l’élève, et si celui-ci a la capacité de vivre ce qu’il est essentiellement, à ce moment-là très précis, le guru par sa présence va participer au lâcher-prise de l’élève. L’image traditionnelle compare l’élève à une allumette non enflammée, le guru à l’allumette enflammée. Lors de la mise en contact il va s’enflammer. C’est une résonance qui se fait, bien qu’elle soit décrite symboliquement comme une transmission. Ce passage d’une allumette non enflammée à celle qui est enflammée est le sens profond de la notion de guru.