de Michael Tobias
Le jaïnisme est la plus ancienne religion de l’Inde, et probablement du monde. Une religion sans dieu et pourtant non athée. Il est une forme d’art de vivre où ne pas souffrir ni faire souffrir, la non-violence, ahimsa, est le principe indéfectible qui relie les adeptes à la nature. Toute souffrance requiert le plus grand soin. Avant tout pragmatique, où la nature tient lieu de référence à laquelle les jaïnas (1 % de la population indienne, soit plus de 10 millions de personnes) rendent des comptes, donc, à eux-mêmes. Proportionnellement, ce sont eux qui contribuent le plus fortement aux dons humanitaires en Inde. Leur argent provient d’activités non-violentes, saines pour l’environnement. Leur réalisme éthique, qui voit en tout être, plante ou animal, un être vivant doué de sensations, leur interdit de tuer insectes ou brins d’herbe en marchant.
Ce livre non académique est celui d’un passionné qui voit dans le jaïnisme une force vitale, une voie exigeante tout à fait contemporaine face à la crise existentielle et écologique à laquelle nous sommes confrontés. Son auteur, né en 1951, professeur d’université émérite des questions environnementales, a également réalisé une centaine de films, dont certains en Inde, où il a eu cette révélation sur l’hyper-modernité, discrète et persistante, peu connue aussi, de l’approche jaïne.
Coll. « Le souffle de l’esprit ». Éd. Actes Sud. 2022. 230 p. 22 €
L’univers du jaïnisme, une force vitale de