de Emily Dickinson. Traduction d’Alain Porte
Emily Dickinson (1830-1886) est parvenue à s’absenter dans un huis clos avec elle-même, recluse au monde et ouverte à « plus vaste que le ciel », « plus profond que la mer », son cerveau calme et en ébullition.
Il faut l’imaginer à Amherst, dans le Massachusetts, dans cette grande maison familiale victorienne, à cette époque où le puritanisme considère les romans comme une « littérature dissipée », où la danse, les concerts, les représentations théâtrales sont proscrits. Elle refuse de voir du monde et nourrit des relations épistolaires. Sa chambre est son palais.
C’est après sa mort que Lavinia, sa sœur, découvre 1775 poèmes cousus en liasses. et c’est seulement au début du XXe siècle que l’on reconnaîtra une « grande poétesse américaine », après la publication de l’intégrale de son œuvre.
Alain Porte, bien connu de nos lecteurs, a su découvrir en elle la transparence de l’anonyme qui s’efface devant le silence, de celle qui « ne vit que de sa propre musique », innocente à jamais. Il dit de son génie et de sa poésie Majuscule qu’ils frisent « l’insondable et l’indicible ». Traducteur infatigable et infiniment délicat de l’être sensible, il nous offre là un collier des perles d’Emily.
Éd. Signature. 2023. 103 p. 15 €
Dans le huis clos de l’infini de